C’est un fait, je ne peux pas le cacher : j’ai des reflets roux. Ouais, ROUX. Ca aurait pu être autre chose, mais non, il a fallu que je tombe sur un roux étrange qui suscite des réactions toutes plus ou moins bien reçues.
Pendant une période, j’aimais avoir les cheveux un peu sales, histoire que les reflets soient atténués. Mais, on est d’accord, une masse capillaire cracra, c’est pas joli-joli et pas forcément agréable. Alors j’ai vite laissé tomber cette idée qui, avouons-le, était complètement foireuse.
Je me lave les cheveux un jour sur deux, mes reflets sont donc, ô joie, au top de leur forme. Dans la rue, j’ai l’impression qu’on ne remarque que moi, comme si j’avais une vraie crinière de lionne. Parfois, j’ai l’impression que mes cheveux de feu illuminent la rame de métro. Vous voyez à quel point ça me bouffe la vie, quoi.
Et quand bien même j’essaierais d’oublier cette erreur de la nature * , il y a toujours des bonnes âmes pour m’appeler « rouquine ». Quel plaisir… Dans le metro, ligne 1. Un ex saisit une de mes mèches et se met à dire « oh mais ouaaaais, t’es rousse toi ! Tu peux pas demander à L’Oréal qu’ils te fassent un truc, parce que bon ?… » Humour ou paroles sincères ? Je ne le saurai jamais et j’avoue que je ne veux même pas savoir !
Toujours est-il que ça m’a tout de même (un peu) blessé. Gentiment, j’ai souri. Parce que bon, il faut être polie et je suis bien élevée, moi. Mais, au fond de mon être, je bouillais. J’avais envie de lui foutre une baffe, de lui expliquer que s’il y en avait qui complexaient sur leurs seins, leurs fesses, leurs cuisses ou leur ventre, moi c’était sur mes cheveux. Mon côté roux, c’est ma bête noire, sachez le ! Mais j’étais dans le métro alors je me suis retenue. J’ai continué de sourire, puis j’ai bêtement regardé mes chaussures.
Bref.
J’en fais quoi alors, de mon côté rouquine ? Je le garde parce que ça a quand même son charme (au moins, on ne peut pas me louper) ou alors je passe par la case teinture pour devenir une vraie brunette ? **
* Et je tiens à dire que je n’ai rien contre les roux et les rousses, bien entendu. C’est juste que j’ai l’impression que ça ne me va pas, ces reflets.
** Oui je sais, je me pose des questions existentielles. Mais que voulez-vous, il paraît que je suis une fille superficielle !