182 : c’est le nombre de perturbateurs endocriniens que l’on retrouve dans les produits cosmétiques. Sans compter les éléments toxiques et allergènes. Le bilan dressé par le dernier rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) en décembre dernier fait froid dans le dos : les perturbateurs endocriniens tels que les phtalates seraient responsable de la baisse de la qualité du sperme, de l’augmentation des anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, de l’abaissement de l’âge de la puberté, mais également de l’augmentation de certains cancers hormono-dépendants, des cas de diabète, d’obésité ou d’autisme.
De quoi se faire des cheveux blancs, d’autant que l’âge d’exposition est déterminant car selon ce même rapport, “les impacts sont surtout consécutifs à l’exposition pendant la période de gestation. Le développement foeto-embryonnaire, la petite enfance et la puberté sont des périodes de sensibilité accrue à ces substances.”
En effet, pendant la grossesse, les organes et des tissus de l’embryon et du foetus se mettent en place. Or, de nombreux composés traversent la barrière placentaire. Ainsi, tout ce qui contamine la mère peut contaminer le fœtus.
Enceinte ou non, ne nous voilons pas la face : notre trousse beauté a de quoi nous inquiéter.
Alors, que faut-il éviter en priorité ?
Les points noirs de la cosmétique
Parmi les éléments indésirables pendant la grossesse mais également en dehors, figurent :
- l’alcool
- les parabens (propylparaben, éthylparaben, butylparaben, …)
- les parfums
- les allergènes
- les phtalates
- l’aluminium
- le phénoxyéthanol ou éther de glycol
- le méthylisothiazolone (MIT) et le benzisothiazolinone,
- le triclosan
- le formaldéhyde et l’ammoniaque (que l’on retrouve surtout dans les colorations capillaires)
Pour vous éviter de décortiquer les notices de vos produits « fards » à la pince à épiler, ce petit mémo pourra s’avérer bien utile.
Belle au naturel
Pour faire peau neuve, on se tourne vers le bio. Marché en pleine croissance, la cosmétique biologique est sur toutes les lèvres. Mais la caution bio peut facilement devenir une poudre aux yeux, la mention sur le packaging ne suffit donc pas.
Côté labels et certifications, on s’emmêle vite les pinceaux. Pour s’y retrouver, la Compagnie des Sens nous donne quelques définitions : Cosmebio, Cosmos, Ecocert… Ouvrez l’oeil (de biche) !
Au petit soin
Créée par un apiculteur et biologiste français, la marque Melvita propose une large gamme de produits allant du gel douche au au soin visage en passant par le dentifrice. Huiles végétales, eaux florales et miels bio sont à la base des formulations.
On aime :
Son soin hydratant “Nectar de Roses” à la texture fondante parfumant délicatement notre peau… La crème de la crème !
Coup d’éclat
Bérangère, créatrice de la marque Eve & Rose, connaît son sujet : c’est enceinte qu’elle prend conscience des risques encourus par son bébé. En partenariat avec un laboratoire, elle conçoit alors des produits de beauté à partir d’actifs naturels compatibles avec la grossesse : sans alcool, huiles essentielles, parfum synthétique ni colorant artificiel, sans parabènes, PEGs, ni phtalates. En plus, 50% des bénéfices sont reversés à des projets caritatifs comme Enfants du Mékong !
On aime :
Son sérum double action anti vergetures qui pénètre rapidement
Blushant !
Hélène a découvert la marque ZAO en se faisant maquiller pour son mariage : “j’ai trouvé qu’il tenait plutôt bien sûr la journée. J’ai donc voulu l’essayer par la suite et me suis rendue compte que ma peau réagissait un peu moins. Je l’ai donc adoptée au quotidien !”
On aime :
La spécificité de ZAO : les recharges qui s’adaptent au contenant durable en bambou.
“Le principe me plaît bien, c’est pratique ! Seul hic : il faut trouver des revendeurs”. Néanmoins, la liste complète est facilement accessible sur leur site internet.
Bio jusqu’au bout des ongles
Le vernis à ongles reste l’un des produits de beauté les plus concentrés en substances toxiques. Il demeure hautement déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement, leur utilisation pouvant causer des malformations foetales. Il concentre en effet un cocktail chimique explosif :
- du toluène : un solvant polluant, irritant pour la peau, les yeux et le système respiratoire
- du xylène nocif pour le cerveau
- du formaldéhyde : un durcisseur de matière qui peut provoquer des allergies, des irritations de la peau, des yeux, des voies respiratoires
- des parabènes cancérigènes
- du camphre et de la colophane qui favorisent les troubles respiratoires
- des perturbateurs endocriniens : phtalates (dibutyl phtalate DBP) et phosphate de triphenyl
- du styrène
Les vernis sont ainsi classés en fonction des composants éradiqués, de 3-free (sans toluène, phtalates et formaldéhyde) à 7-free ou 8-free plus couramment, voire jusqu’à 11-free pour Korres par exemple.
Des vernis écolos, tels que ceux pour enfants comme Namaki, sont constitués à base d’eau. Ils sont donc hydratants, sèchent rapidement et ne dégagent pas d’odeur. On pourrait cependant être tentée de faire la fine bouche quant à la (petite) tenue du vernis.
Plusieurs marques françaises proposent des alternatives satisfaisantes, telles qu’Aroma-Zone, Kure Bazar et Manucurist qui ont recours à des agro-solvants issus du maïs, de la pomme de terre ou du manioc pour obtenir les mêmes caractéristiques qu’un vernis classique.
Sans avoir à payer rubis sur l’ongle pour autant, Avril propose par exemple des vernis 7-free accessibles à partir de 3€.
On aime :
Le vernis Korres Coral Hibiscus 44
Il brille, sèche vite, ne s’écaille pas et tient longtemps… On en rajoute une couche : il prend même soin de nos ongles grâce à l’extrait de myrrhe et à la présence d’oligoéléments et de provitamine B5 !
Une large palette de cosmétiques bio
Quelques références additionnelles – non exhaustives – pour reconstituer votre capital santé/beauté :
- Maquillage : Avril, Benecos, Boho Green, Couleur Caramel, Lavera, Lamazuna, Logona…
- Soins et cosmétiques solides : Cattier, Clémence et Vivien, Emma Noël, Korres, Kumkuat, Les savons de Joya, Pachamamaï, Sanoflore, Secrets de Provence…
- Beauté au naturel / Bébé au naturel
Au-delà des marques et de manière générale, mieux vaut privilégier les matières et ingrédients naturels : huile d’amande douce, huile d’argan, huile d’olive (savon de marseille, savon d’Alep), lait (d’ânesse, de jument), aloe vera…
Enfin, les plus motivées pourront se lancer dans la fabrication de cosmétiques maison.
De quoi retrouver une bonne mine et du baume au coeur !
Shampoing solide : un rituel de beauté inspiré par la nature
Il y a des objets qui racontent une histoire, des gestes simples qui résonnent comme un écho à notre passé. Le shampoing solide est de ceux-là : une barre sans prétention qui nous invite à un retour aux sources. En lieu et place des flacons en plastique rangés sur une étagère de salle de bains, une seule pièce compacte trône, façonnée avec soin. Composé d’ingrédients naturels et biodégradables comme le tensioactif doux issu de la noix de coco, l’huile de ricin pour nourrir le cuir chevelu, et le beurre de karité pour fortifier les cheveux, le shampoing solide ne contient ni silicones ni sulfates qui agressent la fibre capillaire. Si vous ne connaissez pas encore ce type de merveille, cliquez ici par exemple pour découvrir un rituel presque ancestral qui semble appartenir aux montagnes et aux rivières, loin des laboratoires modernes et des chaînes de production.
Ce chemin vers le soin cosmétique authentique ne s’arrête pas là. Il continue avec les savons saponifiés à froid, issus d’un savoir-faire artisanal. Chaque ingrédient est choisi non pour sa complexité, mais pour sa pureté : des huiles végétales précieuses comme l’huile d’olive ou l’huile de coco, le beurre de cacao pour adoucir la peau, et une base de soude naturelle qui permet la saponification sans chauffer les huiles pour ainsi préserver toutes leurs vertus. Dans cette démarche intime, les créateurs suivent des rythmes de fabrication lents, comme pour mieux respecter le temps de la nature.
Ici, le soin devient un voyage en soi, une aventure douce qui ramène aux éléments, à la terre. C’est dans ce geste humble que se trouve le véritable luxe : celui d’un soin qui ne laisse rien d’autre qu’une empreinte légère, comme une trace dans le sable, emportée au matin par la première marée.